L’emploi du temps subi vs l’emploi du temps construit
Dans l’enseignement secondaire, les adolescents sont habitués à suivre un emploi du temps organisé de l’extérieur (établissement, enseignants…). Il est frappant de constater qu’un adolescent suivant passivement des cours ne définit pas par lui-même son plan de travail, ni son emploi du temps.
❓ Que se passerait-il si subitement les adolescents devaient construire leur emploi du temps ❓
L’autonomie est alors en question. En pédagogie Montessori, les éducateurs accompagnent les adolescents dans la construction de leurs propres plans de travail et leur emploi du temps, en tenant évidemment compte de diverses contraintes extérieures et surtout d’objectifs.
- Le plan de travail, c’est l’ensemble des tâches à réaliser.
- L’emploi du temps, c’est la manière dont le temps va être employé pour exécuter ces tâches.
Cette apprentissage méthodologique est approché idéalement en amont, dès la classe élémentaire (9-12 ans).
Il serait faux de croire qu’un tel fonctionnement de préparation académique demande un environnement Montessori : il est possible de travailler avec un plan de travail et un emploi du temps personnalisés dans n’importe quel établissement.
Maria Montessori nous explique comment mettre en place une méthode de travail optimale pour le développement de l’adolescent :
Les meilleures méthodes sont celles qui suscitent le maximum d’intérêt chez l’élève, qui lui apportent la possibilité de travailler seul, de faire lui-même ses expériences, et qui permettent d’alterner les études avec la vie pratique.
Maria Montessori, De l’enfant à l’adolescent, p.150
Un tableau écrit en grands caractères, bien en vue, indiquant clairement le degré de culture exigé par les lois de l’enseignement secondaire constitue un excellent stimulant et apporte des directives, mais non des obligations. Il faut, en outre, laisser à ceux qui désirent travailler la possibilité d’atteindre — ou même de dépasser — le niveau requis par les règlements officiels.
Les quatre clés pour une préparation aux examens dynamique
🔑🔑MATERIALISER et VISUALISER pour comprendre les objectifs à atteindre sont les deux premières clés dans l’environnement préparé intellectuel
🔑PLANIFIER pour atteindre les objectifs, favoriser l’autonomie et la variété est la troisième clé
🔑S’ENTRAINER par l’expérimentation active et concrète est la quatrième
Oser la préparation par confrontation directe et active
Selon mon expérience, c’est la confrontation directe aux épreuves qui est la plus profitable et dynamique. A partir de la confrontation à des sujets d’examens réels, on organise un plan de travail et un emploi du temps. Tous les temps « parasites » sont éliminés et l’adolescent est en activement au travail en se confrontant à des sujets-problèmes.
👍Un critère indiquant que la préparation académique convient à l’adolescent est le niveau de fatigue. Même si la préparation est intense, l’adolescent semble s’épanouir.
L’étude répond à un « besoin de l’intelligence » ; par conséquent, si l’on s’arrange pour qu’elle corresponde à la nature psychique de l’individu, non seulement elle ne représente pas une « fatigue mentale », mais elle répond à ce besoin en régénérant et en fortifiant le développement de l’esprit.
Maria Montessori, De l’enfant à l’adolescent, p.135
👨🔧Bonus : voici un exemple d’outil pouvant aider l’adolescent à se préparer.
Matière | Tâche / objectifs | Quand ? Combien de temps ? |
Ce tableau doit aider l’adolescent à prendre conscience des tâches à réaliser en vue de sa préparation académique et l’aider à employer son temps de manière efficace.
Différents réglages sont possibles et n’ont de limite que notre créativité :
- Lister toutes les tâches en amont ou les laisser émerger de notre discussion avec l’adolescent
- Commencer par un plan de travail journaliser, hebdomadaire ou mensuel
- Envisager des tâches fragmentées (exemple : rédiger une introduction) ou finales (rédiger un essai)
Le placement des curseurs au sein de ces différents réglages dépendra des besoins et compétences de l’adolescent, du moment de l’année, des perceptions du préparateur ou de l’adolescent.